Elle a demandé de fermer les yeux et se détendre. Le cœur battait vite encore et elle insista pour que le souffle s’apaise. Lentement inspirer, lentement expirer. Elle insista pour que je prenne une nouvelle page blanche.
Les battements dans la poitrine commençaient à s’apaiser. Elle me proposa alors de déposer tous les problèmes qui étaient sur mes épaules. Les laisser là sur le côté du chemin.
Puis de continuer ma marche calme vers l’horizon. Derrière, les problèmes posés étaient devenus de tout petits points noirs. Minuscules.
Devant, apparu une cascade. Brillante et lumineuse. L’eau était limpide et semblait chaude. La respiration apaisée, elle me proposa d’y plonger.
L’eau commença à ruisseler le long de mes paupières fermées. Rayonnante fluidité. Apaisante et mélodieuse.
Elle me raconta alors la profondeur du magnétisme de cette cascade. La ressentir laver mes joues, la bouche et la nuque. Elle m’envahit complètement. L’élément merveilleux glissait le long de mes épaules et sur ma poitrine, dans une onde douce et agréable.
Laissant ce flot baigner l’ensemble de mon corps, la plénitude ressentie fût si sublime que je failli m’évanouir. Cette mouvance pure me subjugua . Glissant le long de mes bras, je la laisse accompagner silencieusement mon cheminement.
Dans une quiétude quasi solennelle. Magnifique élément vital.
Puis, l’eau finit par s’évaporer. Il aurait fallu pouvoir continuer à flotter dans cette lagune. Comme une plume ou une poussière. Regarder les flots onduler à la moindre interférence, en restant en parfaite adéquation avec eux. L’étape.
Plonger évite de se noyer. Dans un espace clôt, le seul risque est de couler.
Sans eau, la question est révolue. La rivière du bas de la rue est à sec. Les canoës patientent sur les remorques des camions et les galets ont déjà tous été jetés dans le lit du confluent. Les fleurs peinent à sortir de terre et le vent balaye les nouvelles herbes folles.
Passer le relais permet de se désolidariser.
Et relayer éveille le récepteur. Cet acte de transmission fonctionne d’autant plus que les vieux esprits sont ankylosés par des acquis fondamentaux erronés. Ne s’agirait il pas du principe même d’évolution ? Le progrès. Qui enseigne à qui ?
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La fusion tergiverse systématiquement avec les deux opposés. Dans une complétude exaspérante, elle seule ressuscite le fond. La confrontation est épuisante. Expliquer au détriment du ressentir. Professeur je ne comprend pas votre métier, pourquoi s’évertuer à vouloir instruire au lieu d’accompagner à la réflexion ?
Les tribus sont toujours rassemblées finalement. Impossible de sortir des castes à moins d’y perdre ses plumes.
À quel moment le cour d’eau devient il torrent ? Peut on maîtriser le courant ?